Imam Mahmoud OUEDRAOGO : « Ne confondons pas les  croyances et les pratiques religieuses »

Sermon Imam Mahmoud OUEDRAOGO à Zanguetin le 16 Décembre 2022

Louanges à Allah, le Seigneur des mondes, le maître du jour dernier. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée, sauf Allah. J’atteste que Mohammed (Paix et salut de Dieu sur lui) est son serviteur et son envoyé. Puisse Allah déverser sur sa Grâce lui, sur sa famille, ses fidèles compagnons et sur tous ceux qui leur auront emboîté le pas jusqu’au jour des comptes.

Chers frères et sœurs dans la foi, par la Grâce d’Allah, nous essayerons de nous rappeler à travers ce sermon un principe fondamental de notre croyance. Cela nous permettra de mieux délimiter notre islamité afin de ne pas fondre notre foi dans un fourre-tout qui finalement causera notre perte.

Dans le Coran à la sourate Fàtiha, Allah dit : ” Guide-nous sur le droit chemin. Le chemin de ceux que tu as comblés de Tes faveurs. Et non celui de ceux qui ont encouru ta colère et celui des égarés”.

A travers ce verset, nous demandons à Allah de nous guider sur le droit chemin au moins 17 fois par jour.

Le chemin dont il est question contient des croyances et des pratiques.

De la même manière, le chemin de ceux qui sont présentés comme ceux étant égarés ou qui ont courroucé Allah comporte un certain nombre de croyances et de pratiques. Toi musulman, tu ne dois en aucune manière te retrouver dans les croyances et les pratiques de ces derniers.

Dans le Coran et la Sunna, Allah et son messager nous ont dit ce qu’est la mécréance et qui sont ceux qu’on peut considérer comme mécréants. Alors celui qui refuse d’admettre la mécréance des mécréants devient lui aussi mécréant pour avoir rendu licite ce qu’Allah a rendu illicite et pour s’être opposé à Allah et son Prophète.

Allah nous dit dans la sourate 4 : « Ceux qui ont mécru en Allah et en ses messagers, et qui cherchent à séparer Allah de ses messagers, et qui prétendent croire en certains d’entre eux tout en rejetant les autres, voilà les véritables mécréants. Et nous avons préparé pour les mécréants un châtiment avilissant ».

Ainsi, nous avons l’obligation de croire à tous les messagers authentiques d’Allah, sans distinction. C’est pourquoi, nous n’avons pas le droit de croire à un messager au détriment des autres.

Dans le Coran, Allah nous dit dans la sourate 6 : « Ont certainement mécru ceux qui disent que Allah est le Messie fils de Marie ». Allah nous dit encore dans la même sourate au verset 73.: « Ont certainement mécru ceux qui disent qu’Allah est le troisième des trois ».

Par conséquent, celui qui doute de la mécréance de ceux qui ont été décrits dans ces versets ou qui refusent de les considérer comme mécréants, devient mécréant.

Dans la sourate Mariam au verset 88 et suivants, Allah a dit:” Ils disent que le Tout Miséricordieux s’est attribué un fils. Vous avancez certes une chose abominable. Peu s’en faut que les scieux ne s’entreouvrent, que la terre ne se fende et que les montagnes ne s’écroulent du fait qu’ils ont attribué un enfant au Tout Miséricordieux. Il ne convient aucunement au  Tout Miséricordieux de s’attribuer un enfant”.

C’est le lieu d’interpeller chaque musulman à veiller scrupuleusement sur sa croyance et les pratiques qui y sont rattachées. Le musulman doit obligatoirement s’éloigner de toute croyance et pratique qui pourraient compromettre sa croyance sous prétexte d’une mauvaise compréhension de la nécessaire cohésion sociale. En réalité, la cohésion sociale peut se faire sans qu’on ait besoin de fusionner d’une certaine manière la foi et la mécréance, l’unicité d’Allah et le chirk, l’islam et la Sunna.

 Allah a imposé aux croyants de nombreuses règles qui conduisent à la cohésion sociale comme la piété filiale, l’entraide, le bon voisinage, l’assistance aux personnes en difficultés, etc. Que chacun veille au respect de ces règles si tant est que nous sommes dans la dynamique de la cohésion sociale. Évitons de créer des amalgames et de vouloir assimiler les pratiques religieuses. Allah a clairement fixé les limites sacrées en la matière dans la sourate Kàfiroun ” A vous votre religion et à moi la mienne”. Pour dire qu’en matière de pratiques religieuses, il n’y a pas de collaboration possible, pas d’assimilation, pas de rapprochement, pas d’accompagnement qui valent.

Chers frères et sœurs, nous sommes tous témoins de ces moments particulièrement difficiles dans lesquels se trouve notre pays. Nous allons tous implorer Allah de nous venir en aide. Qu’Il nous aide vraiment à sortir de cette épreuve. Il nous appartient de revoir notre attitude. Revenons vers Allah repentant. Reformons nos mauvais comportements. En vérité, tout ceci participe de la recherche d’une issue favorable face aux épreuves et aux calamités.

Qu’Allah nous facilite la compréhension.