IMAM MAHMOUD OUEDRAOGO – Sermon du 07 octobre 2022 à Mosquée Sunnite de Zanguetin : L’obligation de vénérer le Prophète et comment y procéder
Toutes nos louanges sont à Allah, le Seigneur des Mondes. Que Sa Prière et Son Salut soient sur le Prophète Mohammed (Paix et Salut d’Allah sur lui), sa famille, ses fidèles compagnons et sur tous ceux qui emboiteront leurs pas jusqu’au jour du jugement dernier.
Chers frères et sœurs en Islam, par la Grâce d’Allah, nous allons évoquer un sujet d’une importance capitale : il s’agit de la vénération et du respect dus au Prophète.
Allah dans Sa grande bonté a imposé aux croyants de vénérer et de vouer une déférence au Prophète Mohammad (SAW). L’amour du Prophète, le fait de lui accorder toute l’attention et le respect dû à son rang constituent en réalité une preuve évidente de la plénitude de la foi du croyant.
La vénération du Prophète est une source importante de bénédictions auprès d’Allah. Dans le Coran, à la sourate 7, au verset 157, Allah nous dit : « Ceux qui ont cru en lui, qui l’ont vénéré, qui l’ont secouru et qui ont suivi la lumière qui lui a été révélée, voilà ceux qui vont récolter le succès ».
Dans un autre passage, notamment dans la sourate Fath au verset 8 et 9, Allah nous rappelle une fois de plus l’obligation de vénération et de respect dû au rang de Son prophète en ces termes : « Nous t’avons envoyé en tant que témoin, annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur, afin qu’ils croient en Allah et en Son messager, et qu’ils le vénèrent …, ».
Sur ce, plusieurs éléments concourent à la vénération du Prophète. Nous pouvons relever le fait de croire en lui, de l’aimer, suivre sa sunna, respecter ses injonctions.
En la matière, il y a cependant un principe fondamental que chaque musulman se doit de garder permanemment à l’esprit. Il n’appartient pas à quiconque de légiférer un type de respect et de vénération du Prophète en dehors du Coran et de la Sunna. Le Seigneur qui nous a instruit de le vénérer, qui nous a prescrit le nécessaire amour du Prophète ne sait pas arrêter en si bon chemin. Il nous a également montrer les formes de vénération appropriées.
De ce fait, il ne suffit pas d’avoir une bonne intention dans l’accomplissement d’un acte pour que cet acte reçoive l’agrément d’Allah. La bonne intention ou l’apparente licéité d’un acte ne le rend pas licite au yeux d’Allah.
Et pour preuve, un compagnon, animé d’une bonne intention, s’était adressé au Prophète ‘(SAW) en ces termes : « Si Allah veut et que tu veux ». Le Prophète l’a répliqué sèchement en ces termes : « Veux-tu me mettre sur un pied d’égalité avec Allah ? Ne dis plus cela : dis seulement, si Allah Seul veut ».
Dans un autre hadith, le Prophète a mis en garde ses compagnons contre des formes de vénération interdites. Il leur a dit : « Ne me vénérer pas comme les chrétiens ont vénéré Issa fils de Mariam jusqu’à lui octroyer le rang de divinité ».
Cela dit, longtemps après le décès du Prophète, et après les trois meilleurs siècles de l’Islam, des individus ont instauré une forme de vénération du Prophète inconnue de lui et de ses compagnons. Ils ont institué un temps pendant lequel ils se rappellent la vie du Prophète, et dévoile leur amour pour le Prophète. Il y a parmi les actes accomplis généralement par certains de ces derniers, des œuvres clairement réprouvées par l’Islam comme le fait d’invoquer le Prophète, ou des morts et bien d’autres choses interdites. Cette forme de célébration, sans fondement religieux est à éviter du fait même d’avoir un type d’adoration ou de vénération non enseigné par le Prophète.
C’est pourquoi il est important que chaque musulman sache que le fait de consacrer un jour d’anniversaire au Prophète appelé maouloud est interdit. Car le Prophète ne l’a pas fait et il ne l’a nullement recommandé. Il s’agit purement et simplement d’une innovation. Et le Prophète nous a enjoints d’éviter les choses innovées dans la religion car toute innovation mène à l’égarement. Et l’expression « toute » a tout son sens. Il n’y a pas à dire, en matière religieuse, que d’autres innovations sont bonnes et d’autres mauvaises. Comme d’ailleurs l’avait relevé depuis des siècles l’un des quatre grands Imams de la religion, notamment l’Imam Malick. Il avait dit : « quiconque affirme qu’il existe des bonnes innovations, prétend alors que le Prophète n’a pas accompli parfaitement sa mission. Alors qu’Allah a dit dans le Coran, qu’il a parachevé sa religion ».
Sachons simplement que ce qui n’a pas été enseigné par le Prophète, ce qui n’a pas été consacré comme acte religieux par lui, et ses compagnons ne le sera plus jamais et ce jusqu’à la fin des temps.
Il nous appartient de nous contenter de l’Islam pratiqué par le Prophète et ses compagnons. C’est cela l’Islam authentique dénué de toute imperfection.
Puisse Allah nous faciliter la compréhension. Nous prions Allah de ramener la paix, la sécurité et la quiétude dans notre pays.
