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Burkina Faso : «La priorité du nouveau pouvoir, c’est de libérer le pays» (Dr Ahmad Sawadogo)

Daawatoul Islamia a eu une interview exclusive avec le Dr Ahmad Sawadogo sur la situation au Burkina Faso marquée par le coup d’Etat opéré par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) contre le Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré. 

Daawatoul Islamia : Le Régime de Roch Kaboré a pris fin par un coup d’Etat. Quelle est votre avis sur le sujet ?

Dr Ahmad Sawadogo : Dans toutes les situations, les circonstances, le musulman est toujours optimiste. Notre très chère patrie le Burkina Faso traverse véritablement une turbulence, un moment difficile de son histoire caractérisée cette fois-ci par un coup d’Etat qui a sanctionné un pouvoir légitimement élu. On demande quelle est mon avis sur cette prise de pouvoir par un coup d’Etat ? Ça, c’est la première question qui m’a été adressée.

Ça c’est mon avis personnel. Ça n’engage que moi. Selon moi, le pays doit être stable maintenant dans sa Constitution. Qu’il y’ait finalement une alternance qui permet aux chefs d’Etats de se succéder pacifiquement, et qu’on quitte une fois pour toute cette spirale de coups d’Etat continu. De mon enfance à aujourd’hui, j’ai assisté à 7 coups d’Etat. Du coup d’Etat contre Maurice Yaméogo jusqu’au récent coup d’Etat contre Roch Kaboré.

A chaque fois quand on vient on promet d’être mieux que le passé alors qu’on ne fait que répéter les mêmes choses. Il n’y a pas ce changement radical que nous voulons. L’école n’a pas été reformée. Les mentalités n’ont pas changé. Donc, les promesses ne donnent pas beaucoup. Mon avis est que les coups d’Etat ne sont pas des solutions. Mon avis est que je veux voir un pays stable avant de quitter ce monde-là. Mon avis est que je suis musulman, en Islam, il n’y a pas une prise de pouvoir par la force. C’est quelqu’un qui s’oppose au pouvoir central. C’est eux qui ont assassiné le troisième Khalife de l’Islam (Ousmane) c’est eux aussi qui ont assassiné (Ali). Donc ça n’existe pas en Islam.

J’aurai souhaité que le président Roch Kaboré finisse son mandat pacifiquement et que les gens le sanctionnent dans les urnes que de passer par une violence. Même si on dit qu’on n’a pas assisté à une effusion de sang, on ne peut pas faire un coup d’Etat sans effusion de sang.

Donc, je déplore cette situation mais je suis incapable devant un fait accompli. Je donne mon avis en tant que musulman et cet avis là n’engage que moi seul. Les coups d’Etat ne font que faire reculer les pays. Ce sont des milliards qui vont tomber comme ça dans ces jours-là. C’est vrai nous étions dos au mur, c’était vraiment difficile mais les burkinabè pouvaient trouver d’autres solutions.

Selon moi la proposition était quoi, de nommer un Premier ministre et le président reste symboliquement président. Il fait les signatures, il fait les déplacements, les rencontres, et puis le premier ministre assume tout. La défense et tout. Un premier ministre militaire, on nomme un ministre de la défense militaire. Parce que c’est le problème sécuritaire qui est la priorité des priorités aujourd’hui. Deux ministres un premier ministre et un ministre de la défense. On leur donne carrément ce côté-là. Puis le président est là symboliquement avec son respect, il fini sont mandat et il quitte avec son respect qu’on lui doit.

Moi personnellement je ne veux pas qu’on humilie quelqu’un qui fait son mieux. Je viens de lire un rapport tout récemment, d’un expert, un certain Charles Philippe David, professeur d’étude stratégique à Montréal au Canada qui dit que tous les chefs d’Etat du Tiers-monde sont téléguidés. Sois tu obéis, soit on t’écarte. Ils sont entre deux choses, tu obéis ou bien on t’écarte. Donc, il faut comprendre pourquoi ça ne marchait pas. Il a même dit aussi qu’il n’est pas question qu’on donne la force à nos forces de défense et de sécurité. Du monde entier on ne parle pas du Burkina Faso. Un pays qui a été colonisé n’aura pas une force dissuasive et puis ne pas prendre sa revanche.

Donc le colonisateur ne va pas te laisser t’épanouir sur le plan militaire. Il va barrer la route partout pour qu’effectivement, tu dépendes de lui. C’est ça mon impression. On aurait dû régler ça d’une autre façon, pas de cette façon-là. Parce que quand on voit quelqu’un qui a fait aussi ce qu’il peut faire, et que ça finit ainsi et souvent même avec des morts, et ces morts, souvent sont des innocents. On peut régler le problème, mais c’est une continuité parce que le pays n’appartient pas à nous même. Le pays appartient toujours à la force étrangère. Ceux qui sortent et manifestent là, peut-être ils ignorent ces réalités-là.

Ils pensent que la faute c’est telle ou telle personne alors que les experts disent même que le pays qui a pu s’en sortir de la colonisation et être forte, c’est la Chine seule. Donc, nous prion Allah le seigneur effectivement de pacifier notre pays. Ça c’est mon impression comme je le dis, ça n’engage que moi-même.

Daawatoul Islamia : Que pensez-vous des premières actions du nouveau pouvoir au Burkina Faso ?

Dr Ahmad Sawadogo : Les premières actions, comme moi je ne suis pas beaucoup, j’ai suivi le discours pas dans son intégralité. J’ai écouté une partie du discours. Il a mis l’accent sur le volet sécuritaire. C’est très important, le Burkina veut se libérer aujourd’hui de ce fléau-là. Que les déplacés internes puissent rejoindre leur localité.

Ça ne suffit pas d’ériger partout des tentes et de les accueillir, de dépenser de l’argent colossaux pour les nourrir, ça ne suffit pas. Ceux-là veulent retourner chez eux. Donc, la première déclaration qui a fait allusion à ça m’a beaucoup plu. Je veux que d’ici quelques mois, on ne dit pas on a tué tels ou tels terroristes, non ! On a libéré telle localité. C’est ça qui va nous plaire. Libérer carrément le pays, les pousser jusqu’à hors de ce pays-là pour que la vie normale puisse commencer Inch’Allah.

Donc je les encourage, je les félicite. Je prie vraiment qu’ils soient bien accompagnés dans ce sens de la pacification du pays.

Daawatoul Islamia : En tant qu’érudit (un guide de la religion), dans pareille situation, quelle doit être l’attitude d’un musulman ?

Dr Ahmad Sawadogo : Moi je ne suis pas un érudit de la religion, je ne suis qu’un débrouillard. D’abord la situation, elle est vaste. D’abord, il y’a des manifestations. Les manifestations, en tant que musulman, dans mes textes ça n’existe pas. Il faut que je sois claire avec l’opinion. Dans mes textes, ça n’existe pas. Quand on manifeste, il y’a des infiltrations, il y’a des casses. Actuellement les dégâts, ça se compte par milliards. Si un musulman participe à ça ce n’est pas vrai.

Le Coran te dit qu’un mal doit être répondu par un mal qui ne dépasse pas les limites, il ne faut pas transgresser. Mais quand on dépasse maintenant, on a attrapé le président, maintenant sa maison n’a pas fait de chose. Les chaises de son parti n’ont rien fait. Si lui, il est écarté, ça veut dire que tout le reste est écarté. Le parti même est écarté mais pourquoi s’en prendre au bâtiment ?

Les feux qui ont été cassé, les troubles, les incendies dans les magasins, au marché, un musulman qui fait ça va répondre devant la justice divine un jour. Ce n’est pas mon point de vue mais le point de vue de la religion. Tu réponds devant la justice divine. On ne dit pas de ne pas chercher un changement, mais il y’a d’autres voies.

C’est pourquoi je déplore ici le fait que les savants musulmans, les savants des religions, même les traditionnalistes, ils sont absents. En tout cas c’étaient eux qui pouvaient conduire ces mouvements-là d’une façon raisonnable, d’une façon pacifiée et apporter peut-être le changement adéquat.

J’allais même proposer qu’on parte ensemble on sélectionne de toutes les provinces du Burkina Faso, des érudits des deux religions, chrétienne et musulmane pour chercher une audience auprès du président de la république pour donner notre dernière proposition. La proposition de la dernière chance. Et on peut dire voilà, ça c’est derrière nous, toute la population burkinabè est derrière nous. Il ne peut pas ne pas accepter. J’allais proposer cela. Mais il y a cette absence.

Il y a une absence. Donc ça fait que nos enfants sortent. Ça les dépasse, ils sortent maintenant et ils font du n’importe quoi. Il y a un arabe qui a dit qu’aucun peuple ne peut réussir s’il n’a pas de dirigeant et malheur à ce peuple dont les dirigeants sont des ignorants. Quand tu leur tends le micro, ils ne peuvent même pas bien s’exprimer et c’est eux qui prennent la destinée de tout un pays, je pense que ce n’est ça pas la solution.

On peut voir les savants musulmans, les savants des deux églises Catholique et Protestante, conjuguer leurs efforts pour apporter une proposition au chef de l’Etat pour que ça ne soit pas une issue aussi violente. Mais comme ça manque, les gens sortent, ils n’écoutent plus, ils n’ont même pas de références, ils ne savent pas à quel saint se vouer, donc ça donne ce résultat.

En tant que musulman je déplore vraiment cette situation, j’invite les églises et les mosquées à s’organiser pour que dorénavant s’il y a un changement, que ça passe par eux. Que ça ne soit pas un changement violent. On a beau dire ce qu’on va dire, mais nous voyons aujourd’hui des infrastructures routières qui sont là. Aucun président ne veut partir sans laisser des empruntes.

Mais il faut demander pourquoi on ne gagne pas les armes, pourquoi on ne gagne pas les moyens aériens. Je me suis souvent poser la question comme ça sans réponse. Ça veut dire qu’il y a des blocages à quelque part. S’il ose ouvrir la bouche dire que c’est tel pays qui me bloque aujourd’hui c’est ce pays-là qui va mettre pression pour qu’il soit jugé à la CPI.

Donc entre le marteau et l’enclume. Nous on est là on comprend ces choses-là. Les grandes puissances ne veulent pas qu’il parle. ‘’Je t’empêche mais je ne dis pas que c’est moi’’. L’opinion qui veut aussi dit qui est derrière ça. Il va préférer être avec la grande puissance. Finalement c’est ça.

Donc quand on ne comprend pas ces choses, c’étaient aux érudits des églises et des mosquées de sortir calmer les gens car ils savent ce qui est en bas. Mais comme ça manque, on déplore en tout cas cette situation-là. Je parle en tant que musulman et ça n’engage que moi.

Daawatoul Islamia : Selon vous quelles doivent êtres les priorités du nouveau pouvoir ?

Dr Ahmad Sawadogo : La priorité du nouveau pouvoir, c’est de libérer le pays. Je propose ici qu’on recrute massivement. Pas des VDP, les volontaires. Moi-même je suis volontaire, tout le monde est volontaire ici. Mais je parle de ceux qui vont engager le combat direct avec les ennemies. Qu’ils soient issus des tentes des déplacés internes, ceux qui veulent retourner à tout prix dans leur maison respective, regagner leur champ pour continuer normalement leur vie.

C’est ceux-là qu’on doit recruter parce qu’ils connaissent le terrain, ça  c’est un. Ils sont plus déterminés à se battre pour libérer leur contré. On les recrute massivement, un recrutement temporaire. Vous êtes des militaires aujourd’hui pour seulement la libération de votre localité. Les localités une fois libéré, vous êtes libres, vous rejoignez vos vies.

Vous voyez, en Egypte actuellement tout le monde est militaire. On n’accède pas à la fonction publique après les diplômes sans passer par la formation militaire. Il faut avoir d’abord les reconnaissances montrant cette formation-là avant de passer le concours et accéder à la fonction publique. Donc tout le monde doit être militaire au Burkina Faso. Mais ça ne veut pas dire que c’est un service continuel. C’est quand on a besoin de toi maintenant qu’on t’appel. Tout Burkinabè doit être militaire. Je propose qu’on recrute massivement dans ces endroits, et ça ne nécessite pas un truc prolongé, non ! C’est juste pour libérer la localité.

On recrute massivement 100 000 soldats du coup. Et puis on décrète, il n’y a pas de peur. On dit seulement la libération du nord commence tel jour. Et puis on engage les troupes, la libération. Donc recruter massivement les soldats, les drones, qui font ragent aujourd’hui en Ethiopie, qui font que malgré la détermination de la rébellion, ils sont dans leur fief retranché là-bas, parce que l’armée a pris le dessus avec des drones venus de Chine. Donc les autorités burkinabè ne peuvent pas aller négocier des drones pourquoi ? J’ai lu quelque pars qu’un drone ne dépasse même pas 17 millions de franc CFA.

Quelques drones seulement et puis quelques avions et on lance le combat. Quand même, des Burkinabè ? Des gens déterminés pour libérer leur pays ? On vous donne seulement un mois, deux mois, vous allez voir que le nord-là sera fini.  Et quant on va finir avec ça, d’abord recrutement massif, des avions, des canons, qui bombarde 10 kilomètres, 20 kilomètres avant que les troupes n’avances c’est très simple.

Si la France refuse de nous vendre, la Grande Bretagne refuse de nous vendre des armes, l’Amérique refuse de nous vendre des armes, il y a l’Ukraine ici, il y a la Chine, il y a la Corée du nord. Il y a la Russie, même la Turquie on peut négocier avec la Turquie. Il y a des pays. L’écrit de l’expert que j’ai lu dit qu’on nous a ligotés de partout.

Ils ont fait de telle sorte eux ils ne vont pas te vendre et on t’empêche aussi d’aller acheter quelque part, car tu n’as pas de devises. C’est grave hein. Donc, c’est ma proposition comme ça. Quand ont fini avec le nord, on dit voilà l’Est, on finit avec l’Est, voilà Sourou ainsi de suite. Quelque temps seulement le pays est libéré ainsi de suite, c’est très simple. Donc la priorité des priorités, c’est la libération du pays, l’ensemble du territoire.

Deuxièmes, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance. Les gens parlent de ça et ça nécessite un processus. Ceux qui disent ça, ne peuvent pas l’appliquée, ce n’est pas vrai. La lutte contre la corruption commence d’abord par la réforme radicale du système scolaire. On a préparé nos enfants à aimer le matériel, à être gourmands.

Toute leur lutte-là, même ceux qui parlent qui chantent qui crient comme ça, c’est pour avoir seulement les postes. Et quand il gagne il y’a son petit frère qui va venir, il y a son grand frère qui est là, son clan qui s’approche. Tout le monde vient, ceux qui l’on financé-là même veulent qu’il rembourse. Si le salaire ne suffit pas, il faut qu’il mette la main quelque part.  Donc le président est là, il est conscient de cette réalité-là aujourd’hui. Ceux qui l’entourent, si on dit bonne gouvernance, c’est eux-mêmes qui vont l’attaquer. Lutte contre la corruption, tout le monde est corrompu, c’est eux qui vont l’attaquer. Il a conscience de cette réalité-là. Donc il a peur, les gens pensent qu’il ne peut pas lutter. Tout le monde veut que la corruption cesse, que la bonne gouvernance soit.

Mais comment procéder ? Ce n’est pas les discours. J’ai suivi l’histoire d’un grand lutteur contre la corruption au Sénégal. Il parlait de lutte contre la corruption mais un jour, il a brulé le feu et les policiers l’on arrêté. Il y avait quelqu’un de coté qui filmait la scène. Tout d’un coup il a enlevé de l’argent pour corrompre le policier. Ça été filmé et ça été diffusé.

C’est dire que la corruption commence par ça, le cœur-là et déracine carrément çà. C’est l’éducation de base, la transformation radicale du système scolaire. C’est de là maintenant le patriotisme, quand ont grandi et on gagne les postes, vous aurez que spontanément et très simplement la corruption va cesser et la bonne gouvernance va s’installer. Ça, les nouveaux maitres, on attend mais je ne pense que ce soit une solution facile comme ça.

Daawatoul Islamia : La communauté internationale dont la CEDEAO prend des sanctions. Qu’avez-vous à dire à cette communauté ?

Dr Ahmad Sawadogo : Moi je pense que ce sont des histoires, d’abord j’ai toujours dit d’abord que la CEDEAO c’est qui ? C’est sa création déjà même. Il faut connaitre l’histoire même de la CEDEAO. La CEDEAO a été créée pour détruire la fédération du Mali dont le président était Modibo Keita. La capitale était basée à Dakar. Il y avait Senghor, il y avait Mamadou N’Diaye. C’était une fédération. La Haute Volta même était dedans.

Sous la pression d’un pays limitrophe riche, la Haute Volta a cédé, s’est retirée de la fédération. Le Niger aussi s’est retiré de la fédération. Beaucoup de se sont retirés comme ça laissé les deux pays-là, le Sénégal et le Mali. Les pressions se sont exercées sur les deux pays aussi et la fédération a fini par éclater.

Ceux qui ont fait éclater cette fédération, c’est ceux-là même qui ont créé la CEDEAO. Quand on connait cet historique, on ne s’attend pas que la CEDEAO soit pour les peuples, non. C’est ceux qui ont cassé la fédération qui ne veulent pas que l’Afrique fédère ses forces, c’est ceux-là qui ont créé la CEDEAO. Donc il faut une nouvelle CEDEAO, moi je ne parle pas de cette CEDEAO.

Moi je ne parle pas de cette CEDEAO-là, je ne parle pas de l’Union Africaine, je ne parle même pas de la League Arabe. Toutes ces instances-là, l’occident a la main mise dedans. Quand on fait les réunions, ils ont des observateurs. Ils sont assis, ils écoutent, ils prennent note. Quand eux-ils font leur réunion à l’Union Européenne, il n’y a pas un Africain qui est observateur là-bas.

Ça veut dire que c’est faux. Moi je ne parle pas de cette CEDEAO. La CEDEAO ne peut que faire ce qu’elle doit faire, elle est là pour ça, pour servir la cause extérieure. Mais avec la mobilisation interne, avec la cohésion sociale, avec la détermination, on peut dépasser ça et créer, inch’Allah dans une entente intérieure qui va permettre nous, notre pays se souder au peuple malien qui a été la première victime, et on a s’en sortir. Et c’est peut-être le début de la libération du sahel.

Les instances-là, finalement le peuple va revendiquer pour qu’on refonde. On ne dit pas la refondation seulement des systèmes au Burkina Faso, mais la refondation des instances. La refondation de la CEDEAO, la refondation de l’Union Africaine pour que ça soit effectivement représentative.

Daawatoul Islamia : Quel est votre message à l’endroit des Burkinabè ?

Dr Ahmad Sawadogo : Mon message à l’endroit des Burkinabè, le nouveau président, le gouvernement qu’il va constituer, les militaires, c’est le patriotisme. C’est l’amour de cette Nation. Malheur à celui qui ballonne sont peuple, vendre son peuple à l’extérieur, aller vivre à l’extérieur aisément et laisser son peuple dans la souffrance, ça ce n’est pas du « burkindisme ». Le Burkindisme c’est le « burkindi ».

C’est un message aux nouveaux dirigeants de travailler pour l’intérêt public, pour l’intérêt de ce peuple-là. Ne pas travailler pour leur propre intérêt. A tous les Burkinabè, de se souder, de s’entraider car c’est un tournant décisif de l’histoire de leur pays. S’ils échouent, c’est un échec total. Si on réussit, c’est une réussite totale.

Notre priorité ensemble en tant que Burkinabè, c’est de panser les plaies, c’est de se pardonner, d’aller vers une réconciliation véritable. Mais réconciliation ne veut pas dire injustice. La justice est là, elle fait son travail. Ceux quoi ont commis les crimes graves, doivent répondre devant la justice. C’est cette justice même qui emmènera plus de justice dans le pays.

Quand on laisse les malfrats, on laisse les bandits, on laisse les criminels sans punition, ça veut dire que la situation va s’empirer davantage. Donc, il faut justice parallèlement. Justice et réconciliation. A tous les Burkinabè, je souhaite une année radieuse, une année pleine de gloire, de réussite, pour qu’enfin on puisse sortir de ce gouffre, pour qu’enfin ces nouveaux dirigeants puissent préserver l’intégrité territoriale du pays, qui est aujourd’hui le souci de tous les Burkinabè.

Je salue tout le monde, j’invite tout le monde à la pacification, qu’on s’aime entre nous, qu’on lutte ensemble. On se donne les idées, c’est parce qu’on ne nous écoute pas. Moi qui suis là, je ne veux pas de poste nulle part. J’ai même l’âge avancé. Le travail du gouvernement ne me veut pas, moi aussi je ne le veux pas aussi. Mais je suis là pour donner des idées et des conseils pour l’amour de cette patrie-là.

Le président actuel de 1982, il peut venir écouter notre conseil, nous sommes plus âgés que lui, il y a une vingtaine d’année qui nous sépare. On a fait beaucoup de pays, on a rencontré beaucoup de nationalité dans ce pays, on a beaucoup d’expériences à leur donner, pour la gestion de ce pays-là. Puisse Allah bénir le Burkina Faso.

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